Week end cascade dans le Champsaur

10 février 2007

Week end cascade dans le Champsaur

Prévu depuis quelques temps déjà je m'étais inscrit pour un stage de cascade de glace.

Voilà des années que je pratique, plus ou moins intensément la montagne mais jamais je ne m'étais spécialisé dans la verticalité de la cascade de glace.

Nous sommes le 09 février et je suis en congé (enfin presque... réunion toute la matinée à lux mais bon...) de retour en mi journée à Gambsheim pour récupérer Julie et toutes les affaires, nous prenons la route après avoir mangé : direction le Champsaur (le P se prononce).

Pour celles et ceux qui ne savent pas où c'est, il faut faire 700km depuis Strasbourg et dépasser Grenoble de 80km, bref on a roulé (étonnant)

Il fait beau et chaud (15°), notre route s'annonce belle.
Je passe le volant à Julie une fois passé la frontière suisse, car je suis fatigué (en réalité, je trouve insupportable de rouler à 80km/h sur autoroute), soit.
De retour en France à St Julien en Genevois, je reprends pleine possession de mon véhicule et tente de rattraper le temps perdu en suisse (grosse circulation)
Rien n'y fait, Cruseilles, petit village que nous devons traverser pour rejoindre l'A41, comme des milliers d'autres voyageurs... bref ça bouche.

Enfin, ça roule.

En même temps que la nuit tombe, avec un ciel dégagé, les étoiles nous accompagne et le froid s'installe.
Nous devons aller à Molines en Champsaur (1246m)... introuvable sur la carte, puisque la commune en tant que telle n'existe plus depuis l'après guerre...
Il faut que nous passions à la Motte en Champsaur. Certaines indications nous poussent à prendre un petit chemin enneigé vers Molines.
Le doute s'installe quand après plusieurs km nous nous retrouvons en pleine forêt, il fait nuit, et super froid (-8°). Enfin des maisons, 4, nous voilà à Molines, nous comprenons à ce moment là pourquoi la commune n'existe plus.
4 maisons dont seule une a de la lumière... notre gîte doit être là... effectivement. Nous nous garons et les deux pieds nickelés sortent de la voiture... oui, vous vous rappelez que nous sommes partis avec un temps beau et chaud et nous, habillés en fonction : léger, mais là il caille !!
Bref, nous rentrons vite où un bon feu nous attends.

Nous sommes seuls ce soir dans le gîte où Marion et Martin nous ont préparé à manger malgré l'heure tardive (21h30).

Voilà c'est fait, nous avons mangé, pris possession des locaux, il faut dormir, demain une grosse journée nous attends, enfin m'attend... Julie va faire de la visite...

7h00 le réveille sonne, 7h30, nous sommes dans la salle à manger pour le petit déj. Allez on se dépêche, je suis pressé...

On mange, je charge mon sac, on prend la voiture et direction Pont du Fossé où nous attend Laurent Girousse (www.montagne05.fr), guide que j'ai trouvé sur le net, conseillé par Paulo Grobel. Excellent choix.

Je fais connaissance, du groupe... 3 marseillais, Laurent, Willy (aspirant guide, en fin de formation avec un A sur la voiture) et moi.
Julie me laisse et regagne le gîte.

Nous partons de suite vers la cascade du Tourengs où nous jouerons toute la journée.

Débutant dans la cascade, mais expérimenté en montagne, je fais le choix de prendre des crampons à une pointe de face pour tester. Il parait que c'est mieux et que les sensations sont meilleures... ce choix s'avèrera mauvais...

Les cordes mises en place, nous y allons... premières sensations : putain ça fait mal au bras !
Très vite, je comprends l'importance de faire comme en escalade : grimpe avec tes pieds (du con)... mais très vite je m'aperçois que ces crampons avec une pointe de face, ne me permettent pas d'avoir confiance en mes pieds... je m'explose mes bras...
C'est drôle, mais je sens que ça pourrait être mieux... c'est pas grave, il neige, il fait froid (dehors, car nous avons -très- chaud) et je suis en montagne... ça me gagne.

Le matin a passé en faisant des voies en moulinette, nous décidons de faire une grande voie. Je m'encorde avec Willy et il décide de faire des variantes... plus dures... et moi toujours avec ces crampons j'en chie grave.

Mais ça passe. Arrivé en haut, la descente à pied dans la neige est très agréable et nous fait oublier très vite la souffrance musculaire.

Ce soir, tout le groupe loge à Molines (excepté Willy qui rentre chez lui mais qui sera présent demain).
La soirée s'annonce agréable... discussions de montagnes, d'anecdotes et arrosées par du Pinot Blanc que j'ai ramené (ça a plu à tous)... le repas excellent préparé par nos hôtes nous redonne la force et nous prépare pour un bon dodo.

7h15, dimanche 11 février, debout. Il neige dehors et il a neigé toute la nuit. C'est génial !

Petit déj en groupe et nous voilà parti pour nous amuser dans le val de Champoléon. Julie tentera de faire du ski si le temps se dégage.

Cette fois ci, je prends des crampons avec deux pointes de face... y a pas photo, ça me convient mieux... le jour et la nuit. Je cours sur ces raideurs de glace...

Le soleil prend place et nous accompagnera toute la journée. Je pense à Julie et l'imagine descendre les pistes locales.

Un peu plus tard, nous allons faire à nouveau une grande voie. J'ai la patate.
Le départ se fait par un pente de 40m à 80°, les mollets explosent ! L'arrivée au relais est jubilatoire... Les longueurs suivantes sont extras. Je me sens comme un poisson dans l'eau...